Les Chants du 1er de Ligne


Les Adieux de la Tulipe



Malgré la bataille qu'on donne (livre) demain,

Ça, faisons ripaille, charmante catin ;

Attendant la gloire, prenons le plaisir,

Sans lire au grimoire du sombre avenir.

 

 

Si la hallebarde, je peux mériter,

Près du corps-de-garde, je te fais planter,

Ayant la dentelle, Le soulier brodé,

La boucle à l'oreille, Le chignon cardé.

 

 

Narguant tes compagnes, Méprisant leurs vœux,

J'ai fait deux campagnes, Rôti de tes feux.

Digne de la pomme, Tu reçus ma foi ;

Et jamais rogomme ne fut bu sans toi.

 

 

Tiens, serre ma pipe, Garde mon briquet,

Et si la Tulipe fait le noir trajet,

Que tu sois la seule dans le régiment,

Qu'ait le brûle-gueule de ton cher z'amant.

 

 

Ah ! retiens tes larmes, Calme ton chagrin ;

Au nom de tes charmes… Achève ton vin.

Mais, quoi ! De nos bandes, j'entends les tambours ?

Gloire tu commandes, Adieu mes amours.

Je suis un bon Soldat


Je suis un bon soldat, rataplan,

Tout cède à mon courage.

J’ai dans mon fourniment, rataplan,

De quoy faire ravage.

 

Quand je suis au combat, rataplan,

Pour moi c’est une fête.

Quand je monte à l’assaut, tototo,

Jamais je ne m’arrête.

 

Aussitôt que j’entends rataplan,

La gloire m’aiguillonne.

Et d’un air résolu, turlutu,

Sur l’ennemi je donne.

 

Il a beau faire feu, ventrebleu,

Je ris de sa menace.

S’il ne se rend d’abord, par la mort,

Je l’étends sur la place.

 

Pour devenir vainqueur, tendre cœur,

Prenez-moi pour modèle.

A grands coups de canon, patapon,

Battez la citadelle ;

 

Allez près d’un objet, vite au fait,

Devenez téméraire,

Quand les dehors sont pris mes amis,

La place ne tient guère.

 


Le Soldat Mécontent



Dès le matin au point du jour, on entend ces maudits tambours,

[Bis]

 

Ils nous appellent à ce noble exercice, Et toi, pauvre soldat, c'est ton plus grand supplice.

 

Les caporaux et les sergents vous font aligner sur deux rangs,

[Bis]

 

L'un dit "recule" et l'autre dit "avance"

Et toi, pauvre soldat, faut prendre patience...

 

Si l'argent du prêt est mangé, il ne faut pas s'en étonner,

[Bis]

 

Les caporaux s'en vont boire de la bière, Et toi, pauvre soldat, va boire à la rivière.

 

La patience que nous perdrons si jamais en guerre nous allons,

[Bis]

 

Ah si jamais nous allions en campagne,

Les grands coups de fusils paieront les coups de canne.

 

Qui a composé la chanson, c'est un tambour du bataillon,

[Bis]

 

C'était un soir, en battant la retraite,

En pensant à sa mie, que toujours il regrette...

 

Voulez-vous suivre un bon conseil ?


Voulez-vous suivre un bon conseil ?

Buvez avant de combattre.

De mon sang-froid, je vaux mon pareil,

Mais quand je suis gris j’en vaux bien quatre.

Versez donc mes amis, versez,

Car je n’en puis jamais boire assez

 

Comme ce vin, tourne l’esprit

Comme il vous change une personne

Tel qui tremble s’il réfléchit,

Fait trembler quand il déraisonne.

 

Refrain

 

Ma foi, c’est un triste soldat

Que celui qui ne sait boire.

Il voit les dangers du combats

Le buveur n’en voit que la gloire.

 

Refrain

 

Cet univers, oh, c’est très beau.

Pourquoi ans ce bel ouvrage

Le Seigneur a-t-il mis tant d’eau ?

Le vin me plairoit davantage.

 

Refrain

 

S’il n’a pas fait un élément

De cette liqueur rubiconde,

Le Seigneur s’est montré prudent

Nous eussions desséché le monde.


Marche du Royal Soissonnais


Je veux au bout d'une campagne,

Te voir déjà joli garçon.

Des héros que l'on accompagne,

On saisit l'air, on prend le ton.

Des ennemis ainsi que des belles,

On est vainqueur, en s'imitant,

Et r'li et r'lan

On prend d'assaut des citadelles,

Et r’lan tan plan, tambour battant.

 

Braves garçons que l'honneur mène,

Prenez parti dans Orléans.

No't colonel grand capitaine,

Est le patron des bons vivants.

Damme il fallait le voir en plaine,

Où le danger était l'plus grand.

Et r'li et r'lan

Lui seul en vaut une douzaine

Et r’lan tan plan, tambour battant.

 

 

Nos officiers dans la bataille

sont pêle-mêle avec nous tous

Il n'en est point qui ne nous vaille,

Et les premiers ils sont aux coups.

 

Un général, fut-il un prince,

Les grenadiers se mettent en rang,

Et r'li et r'lan

Fond sur l'ennemi et vous le rince,

Et r’lan tan plan, tambour battant.

 

Vaillant et fier sans arrogance,

Et respecter ses ennemis.

Brutal pour qui fait résistance,

Honnête à ceux qui sont soumis.

Servir le Roi, servir les dames,

Voilà l'esprit du régiment.

Et r'li et r'lan

Nos grenadiers sont bonnes lames,

Et vont toujours tambour battant.

Viens vite prendre la cocarde,

Du régiment quand tu seras.

Avec respect j'veux qu'on t'regarde,

Le prince et l'chef z'on les bras.

Par le courage on se ressemble,

J'on même cœur et sentiment.

Et r'li et r'lan

Droit à l'honneur j'allons ensemble,

Et r’lan tan plan, tambour battant.